Histoire du Septième Lac
du Club de Pêche et de Chasse de Joliette (1893)
à l'Association des Résidents du Septième Lac inc.
PRÉFACE
Situé aux premiers contreforts du Bouclier Laurentien et au cœur du territoire ancestral de la grande nation Algonquine, façonné par le lent déplacement des glaciers, le Septième Lac fut nommé ainsi en 1848 par l'arpenteur James Dignam, qui est alors l'un des premiers à explorer et à cartographier cette belle région qui prendra éventuellement le nom de Lanaudière.
Nombre d'années plus tard, à la fin du printemps de l'an de grâce 1893, une quinzaine de notables de la cité de Joliette se réunissent à l'Hôtel Rivard et conviennent de se former en société, et ce afin d'obtenir la concession des droits exclusifs de pêche et de chasse pour les lacs numérotés 6 et 7 du canton de Chertsey. La plupart de ces personnes avaient, sans aucun doute, déjà effectué au cours des années précédentes le long périple à cheval de Joliette à Chertsey, et furent éblouies par la beauté sauvage de cette contrée.
C'est donc à compter de ce moment que le Septième Lac commence à être fréquenté de manière régulière par les membres de cette nouvelle société, le Club de Pêche et de Chasse de Joliette, incorporé le 3 juillet 1893. Une longue histoire, unique et fertile en événements ainsi qu'en personnages célèbres, verra le Club se transformer progressivement en une Association de résidents mobilisatrice, forte et orientée vers le développement durable de son bassin versant, telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Il y a 125 ans, la plupart des lacs de la région se ressemblaient, avec leur eau pure et limpide, regorgeants de poissons. Près d'un siècle et quart plus tard, le Septième Lac fait maintenant exception car cette étendue d’eau, d’une transparence de 9m jugée exceptionnelle, est demeurée féconde, on peut toujours y taquiner une truite grise (touladi) indigène dont le patrimoine génétique est possiblement demeuré inchangé depuis 12,000 ans, et y trouver un endroit de villégiature des plus appréciés. Finalement reconnu par Québec en 2016 comme étant un « Lac à touladi de très forte vulnérabilité, le Septième Lac bénéficie maintenant des protections environnementales additionnelles reliées au statut de « Site faunique d’intérêt ».
Lorsque l'on se questionne comment ce plan d'eau situé si près de Montréal a pu être préservé et se développer de manière aussi disciplinée, on s'aperçoit qu'il s'agit là de la résultante des actions entreprises à travers l'histoire par des hommes et des femmes vigilants pour qui le lac était et demeurera un bien collectif inestimable, qu'il faudra toujours protéger pour le bénéfice des générations futures.
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L’histoire qui suit fut rédigée conjointement par Jacques L.Drouin et François Houle, à l’occasion des célébrations du centenaire de l’Association, le 3 juillet 1993, et actualisée par ces mêmes auteurs en 2018, afin de souligner les 125 ans de l’Association.
Ce document se veut donc un résumé de l'histoire du lac, un relevé des faits et des anecdotes, ainsi que des personnes qui se sont succédées et qui se sont impliquées dans une cause commune : la préservation de l'environnement du Septième Lac, où nous apprécions tous nous retrouver.
Bonne lecture !
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C'est donc le 3 juillet 1893, dans la ville de Joliette, que 20 personnes faisant partie de l'élite (juges, avocats, médecins, hommes d'affaires, ...etc.) se réunissent à l'occasion de la signature de l'acte de fondation du Club de Pêche et de Chasse de Joliette, dont les activités et les actions vont ouvrir la voie au développement de notre lac. Nous reproduisons ici intégralement le texte de l'acte de fondation :
Province de Québec
Nous, soussignés, domiciliés dans la province de Québec, convenons par la présente de nous former en club de pêche et de chasse, et demandons à être constitués en corporation sous le nom de "Le Club de Pêche et de Chasse de Joliette", sous l'autorité de l'article 5493 S.R.P.Q., aux fins d'aider à faire observer les lois et règlements concernant la pêche et la chasse, d'acquérir et exercer le droit de pêche dans les lacs et rivières, d'acquérir et posséder les biens mobiliers ou immobiliers nécessaires et requis pour atteindre les fins de notre association. De plus, nous promettons de nous conformer à la constitution et aux règlements qui seront adoptés par le dit club pour sa régie et l'administration de ses affaires.
Joliette ce 3 juillet 1893
Signé : Urgel Piché, E.Gaspard Piché, J.J.Provost, Joseph Rivard, J.Mathias Tellier, C.A.Cornellier, J.Martel, L.N.Ducondu, Roch Martial Leprohon, John James Sheppard, A.A.Larocque, Louis C.Rivard, J.A.Renaud, Camille Ducharme, François-Octave Dugas, J.B.A.Richard, Alfred L.Marsolais, A.Fontaine, M.Crépeau et George Desroches.
Les membres fondateurs se réunissent à nouveau 3 jours plus tard, soit le 6 juillet, afin cette fois de formuler une demande officielle à la Couronne dans le but de louer pour 5 ans les droits de pêche pour les 6ième (lac Lane) et 7ième lacs, pour un loyer annuel s'élevant à 15,00$. Le gouvernement de l'époque acquiesce, exigeant toutefois que le club nomme un gardien et effectue un relevé annuel des prises de poissons. La première cotisation annuelle exigée des membres sociétaires se présente sous la forme d'une action, et est fixée à 5,00$.
Au début de 1894, le club nomme un comité spécial pour travailler à la préparation d'un projet de constitution, qui est déposé et adopté le 28 mars. Le club engage alors un premier gardien et garde-pêche, M.Jean-Baptiste Bourgeois, et ce pour une période d'un an, soit de mai 1894 à avril 1895, au coût de 50,00$. Les nombreuses tâches du gardien sont les suivantes: il doit surveiller l'exécution des droits de pêche aux 6ième et 7ième lacs, prendre soin des biens du club, remplir la glacière au printemps, bâtir une maison et une écurie de 6 places, défricher et cultiver éventuellement les lots 36-37-38 du 4ième rang...
Il faut comprendre que durant les 50 premières années, la majeure partie des activités du club et de ses membres sont liées de très près à la pêche. Le lac fournit alors une grande quantité de truites, mais l'ambition de plusieurs pêcheurs ne s'en trouve pas nécessairement apaisée : en effet, une résolution est proposée et adoptée afin de demander au Département des Pêcheries et de la Marine à Ottawa de déposer 150,000 petites truites mouchetées dans les 6ième et 7ième lacs... Cette demande est bonifiée 5 ans plus tard, en 1899, lorsque l'on adresse une requête au Département des Pêcheries, mais cette fois afin d'obtenir 300,000 truites rouges ! Malheureusement, ces deux demandes restèrent sans réponse...
Au printemps de 1895, le club achète 200 planches de bois et 46 bottes de foin pour une somme de...19,81$, afin de procéder à la construction de plusieurs chaloupes et de nourrir les chevaux véhiculant les membres du club. L'année suivante, le club refuse de payer la taxe foncière municipale de...2,36$, et demande par surcroît la radiation du club dans le rôle d'évaluation de Chertsey. On alloue cette année-là un budget de 225,00$ pour la construction d'une maison, d'une cabane à chaloupes, d'une écurie, d'un quai, pour le creusage d'un puits et pour l'achat de bouées de sauvetage. On assiste à l'automne 1896 à la bénédiction de la maison du club par un prêtre venu de Joliette, et à la célébration de la première messe de l'histoire du Septième Lac. Par la suite, plusieurs messes sont célébrées à cet endroit, et aussi dans le kiosque appartenant à la famille Dugas, sur l'île, où se rassemblent un grand nombre de fidèles. Une magnifique croix érigée plusieurs années plus tard entre les maisons des juges Dugas et Guibault devient aussi un lieu de recueillement, où les résidents vont réciter leur chapelet.
A l'automne 1897, des feux de forêt ravagent une partie de la région. Le club engage un nouveau gardien l'année suivante, M. Alexandre Rivest, à raison de 12,00$ par an. L'engagement ferme des membres du club pour protéger le territoire du lac se traduit par une correspondance soutenue avec le département des Terres de la Couronne "...dans le but de protéger le club contre les colons qui menacent de s'emparer des lots du 4ième rang avoisinant les bâtisses du club...", et par des représentations qui sont faites avec succès "...auprès de l'Honorable Commissaire des terres de la Couronne afin que les lots 36-37-38 et 39 du 4ième rang soient déclarés impropres à la culture..." et ne soient donc pas vendus aux colons.
Il faut se rappeler qu'à l'époque il est pratique courante que la Couronne cède aux colons des lots de terre, à la condition que ces derniers les défrichent et les cultivent. Ainsi, les lots de terre entourant le lac sont cadastrés en 1895 et dès 1898, les lots 33,34 et 35 du rang IV (voir carte en annexe) sont cédés à Joseph Perreault, cultivateur de Chertsey. Celui-ci doit, comme tout colon, défricher chaque année un minimum de trois acres, cultiver et rendre labourable le terrain ainsi défriché, bâtir dans les 18 mois une maison d'au moins 16 pieds par 20 pieds et avoir, à l'expiration du bail de 6 ans, une grange de 20 pieds par 25 pieds, ainsi qu'une étable de 15 pieds par 20 pieds. Ces obligations sont complétées car en 1903, on peut trouver sur les collines du lot 33, près du lac : des terres cultivées, une maison avec grenier et cave, un hangar, une étable, une laiterie, un puits et un four.
Le capital-actions du club, en 1898, est constitué de 30 actions de 20,00$, appartenant à une trentaine de membres dont les admissions et les expulsions font toujours l'objet de longues discussions. En effet, la lecture des procès-verbaux des quelques 40 premières années montrent que la plupart des assemblées servent essentiellement à 2 choses : à régler bien sûr certains détails administratifs comme l'engagement d'un gardien, le loyer du lac, ...etc, et à délibérer longuement sur les admissions, les rejets de candidatures (souvent lorsque le candidat n'est pas originaire de Joliette), ou les expulsions de membres (dans le cas du non-paiement de la cotisation).
Toujours en 1898, une demande afin que le bail pour les 6ième et 7ième lacs soit renouvelé pour 10 ans est soumise et acceptée, à un coût de 30,00$ par année. Chaque année, les membres du club font remplir l'écurie de foin (ex: 200 bottes de foin à 10,00$/tonne) et la glacière. Le club organise tous les étés une excursion au lac pour l'ensemble de ses membres, où les services d'un cuisinier sont retenus. Les membres assistent alors à environ 4 assemblées par année.
Les premières maisons construites au lac sont la maison du club (aujourd'hui chalet de la famille Yergeau), la maison du juge J.Alexandre Guibault (aujourd’hui chalet de André Lebrun), et la maison du juge François-Octave Dugas (aujourd’hui chalet de Marie-Josée Cardinal), toutes deux sur la grande île. Suivent plusieurs années plus tard la maison de la chanteuse Camille Bernard (île Farmer) et la maison de la famille Durand en 1908 (île Majeau). Pour se rendre à leur chalet, les gens traversent donc le lac en canot d'écorce ou en chaloupe à rames munie d'un mat et d'une voile.
Les premiers ensemencements de truites datent de 1901-1902-1903, et sont effectués par le juge François-Octave Dugas. Quelques années plus tard, en 1907, le club demande l'ensemencement d'alevins d'achigans pour le Septième Lac, mais le sous-ministre de la Marine et des Pêcheries refuse cette requête. Ce refus dont les gens ne voient pas nécessairement la portée a possiblement permis au lac de demeurer, 100 ans plus tard, un "lac à truites"... Un relevé des prises de poissons de 1910 remis par le club au Département des terres, mines et forêts fait état de 285 truites, pour un total de 266 livres. Les membres sont alors très actifs et club participe à des congrès provinciaux de chasse et de pêche tenus à l'hôtel Windsor de Montréal.
En 1908, le club défraie même la pension mensuelle de 4$ du couvent de Rawdon des soeurs de Ste-Anne pour la fille du gardien du lac, qui y est pensionnaire pendant que son père veille sur les biens du club. Les membres ont alors droit de louer la maison du club (1 ou 2 semaines) pour leurs vacances annuelles en famille. Ce séjour au lac est souvent l'unique visite que les membres feront au cours d'une année, considérant que c'est à cheval qu'ils devront venir, et en apportant absolument tout ce dont ils ont besoin pour subsister, avec leur nombreuse famille.
A cette époque, la cotisation annuelle des membres est fixée à 3,00$, et le bail du lac est renouvellé pour 5 ans, à raison de 25,00$ par année.
Vers le début de la première guerre mondiale, le transport par cheval de Rawdon au Septième Lac est offert pour la modique somme de 3,00$, et pour 1,00$/personne au-delà de 3 personnes. En raison de cette première guerre sans doute, les activités du Club sont considérablement ralenties, et nous ne retrouvons aucun procès-verbal d'assemblée de 1914 à 1918.
On peut relever que ce n'est pas d'hier que des gens viennent pêcher illégalement au lac, puisque dès 1919, après avoir réglé au cours des années précédentes quelques cas isolés par l'envoi de lettres d'avertissement, le Club engage des procédures judiciaires envers des non-membres venus pêcher au lac.
Toujours en 1919, le club obtient un premier octroi de 300,00$ du gouvernement pour l'amélioration de la route conduisant au lac, et engage cette année-là M.Joseph Gagnon comme gardien, à raison de 50,00$ par année, en plus de faire construire une galerie pour la maison du club et un hangar à automobiles. La maison du club a donc maintenant 3 dépendances : l'écurie, la glacière et le hangar pour automobiles. M.Gagnon sera le gardien et l'homme de confiance du club pendant plus de 35 ans.
Malgré les "années folles", les années 20 sont une période relativement tranquille au lac : la reconstruction du pont du gouvernement est entreprise en 1924, le club demande un an plus tard de louer les 6ième et 8ième lacs (ce qui est refusé pour le 8ème), et adopte en 1926 une résolution à l'effet "...qu'il serait préférable de ne pas admettre de nouveaux membres qui ne sont pas domiciliés à Joliette." Un an avant le krach de 1929, on fait construire une cabane à chaloupes avec les matériaux de la vieille écurie qui est alors démolie. A ce sujet, on fait aussi mention d'une "...lettre de Howard Smith Paper Mills autorisant le club à couper le bois de charpente nécessaire à la construction de notre cabane à chaloupes..." Un registre est acheté et placé dans la maison du club et chaque membre doit y inscrire son nom et le nombre de truites prises au cours de chaque excursion. On mentionne pour la première fois "...qu'il serait opportun de construire une ligne téléphonique entre la maison du club et celle de Jos Gagnon...".
A la fin des années 20, les réparations au chemin conduisant au lac coûtent 800,00$, et la contribution du club est fixée à 200,00$. Ce chemin d'accès au Club de Pêche et de Chasse de Joliette est, de 1893 jusqu'à 1931, tout simplement un "chemin de chantier", ayant à peine 8 à 10 pieds de large et accessible seulement par des voitures à chevaux. Par la suite, le chemin est graduellement amélioré par les membres du club qui se cotisent pour en faire éventuellement un chemin carossable. Ainsi, jusque vers 1950, on ne peut circuler que dans un sens à la fois, disposant de 2 ou 3 endroits où il est possible de se garer pour laisser passer les autres véhicules.
Au début des années 30, on mentionne que " ...dans l'intérêt du Club, il serait urgent d'acheter les propriétés de Gérard Dupuis afin que personne ne puisse s'établir sur les rives du 7ième lac et lui enlever la cachet précieux de Lac des Joliettains....". Depuis la cession des lots 33-34-35 du rang IV à Joseph Perreault en 1898, 7 ou 8 autres cultivateurs ont successivement occupé et cultivé ces terres, et ce jusqu'à Gérard Dupuis en 1932. Le voeu du club d'acheter ces lots peut difficilement se réaliser, puisque ce sont avant tout des terres publiques propres à la culture, désignation qui s'harmonise plutôt mal avec un club privé de pêche et de chasse... Le club doit donc trouver une façon d'en faire l'acquisition, ce qui se produit en 1932. En janvier de cette année, Gérard Dupuis vend à Roch Majeau les 3 lots pour une somme de 1475 $. Puis, 2 mois plus tard, en mars 1932, Roch Majeau vend ces 3 lots pour la même somme à Joseph Gagnon, cultivateur et... gardien du club. J.Alexandre Guibault, alors président du club, et Joseph Gagnon signent le jour même une contre-lettre à l'effet que :
- les 2 parties reconnaissent que la vente faite par Gérard Dupuis à Roch Majeau était faite pour le compte et bénéfice exclusifs du Club de Pêche et de Chasse de Joliette, le dit Majeau n'agissant en cette affaire que comme prête-nom du club.
- les parties reconnaissent de plus que la vente faite ce jour devant le notaire S.A.Lavallée de Joliette, des mêmes lots en faveur de Joseph Gagnon a elle aussi été faite pour le compte et bénéfice exclusifs du dit club, et que l'acheteur Joseph Gagnon n'est que le prête-nom du dit Club de Pêche et de Chasse de Joliette.
- Le dit Joseph Gagnon reconnait qu'il n'a pas payé un sou pour l'achat des dits lots, mais que les fonds ont été fournis par le club qui est et demeure le seul et unique propriétaire des immeubles en question.
- Le dit Joseph Gagnon s'engage à consentir, sans considération aucune, une rétrocession desdits lots en faveur de leur véritable propriétaire, à savoir le Club de Pêche et de Chasse de Joliette.
L'achat de la maison de Gérard Dupuis, qui est érigée sur une autre parcelle de lot, est aussi complété, puisque l'année suivante, on discute en assemblée de l'opportunité de retirer des revenus en louant cette propriété Dupuis. Elle le sera effectivement pour la première fois en 1936 à M.Jean Riddez (ami de la famille Dugas), au coût de 10,00$ pour l'année. La propriété sera finalement vendue à Madame Jean Riddez et Mademoiselle Sita Riddez en 1953 pour 1000$. Toujours en 1936, les assurances du club s'élevent à 24,03$, on achète 5 oreillers pour 2,00$, et on fait l'acquisition de 6 chaises dont 2 berçantes, pour une somme de...6,00$. Le loyer de l'écurie s'élève alors à 5,00$ par an.
A l'aube de la deuxième guerre mondiale, quelques nouveaux membres sont admis, comme à chaque année. Parmi eux, Antonio Barette, futur premier ministre du Québec qui demeure membre pendant une dizaine d'années et qui revient quelquefois par la suite pour taquiner la truite. Parmi les autres "personnalités" qui séjournent au lac durant une période plus ou moins longue, mentionnons Camilien Houde, maire de Montréal, qui vient pêcher à la traine, se faisant ramer par Jos Gagnon. Plus tard, au cours des années 60 et 70, les résidents remarqueront les présences occasionnelles de Pierre E.Trudeau, Louise Marleau, Diane Dufresne et même de certains membres des Beach Boys, sans parler des gens de théâtre comme Janine Sutto, qui fréquentent la famille Riddez. En 1940, le club souligne avec tristesse le décès de J.Alexandre Guibault, juge de la cour supérieure, qui fut président pendant plus de 20 ans et qui passait ses vacances sur l'île depuis près de 40 ans.
En 1943, le club vend pour 300$ les droits de coupe de bois sur le lot 33 du 4ième rang. M.Louis Morisset loue en 1948 le chalet Dupuis, pour une somme annuelle de 50,00$.
A la fin des années 40, on assiste à l'arrivée de nouveaux membres qui se construisent des chalets au lac, ce qui donne un souffle nouveau au club et accroit l'activité au lac. Ainsi, il y a adoption en 1948 d'une résolution qui permet de vendre des terrains autour du lac au coût de 1$ le pied linéaire, et tractations afin d'acquérir la balance des terrains appartenant à la Couronne autour du 7ième lac.
En janvier 1948, la Couronne cède à la Fabrique de la paroisse de Chertsey le lot 37.1, sous réserve que le culte soit maintenu à cet endroit, à défaut de quoi le terrain redevient propriété de la Couronne. La Chapelle Notre-Dame du Rosaire du Septième Lac est donc construite sur ce terrain à l'été 1948 sous la supervision du Père Raymond-Marie Voyer, dominicain, qui effectue lui-même une grande partie des travaux. Le père Voyer se construit également un chalet tout près de la chapelle, soit celui appartenant aujourd'hui à Claire Roy. Depuis, des messes sont célébrées régulièrement durant les mois d'été. Lors de la présence du Père Voyer, il y a des messes tous les jours, le matin, et les résidents sont invités à y chanter. Quand il n'y a pas de messes à la chapelle du lac, il n'est pas rare de voir les fidèles se rendre à pied au 8ème Lac (Lac Clermoutier) à la chapelle des Clercs de St-Viateur. Quelques célébrants prennent tour à tour la relève du père Voyer qui quitte en 1963 : le père Raoul Duchesne, c.s.v., de 1964 à 1972, le père Boyle, jésuite, de 1973 à 1982, le père Pinard, c.s.v., de 1983 à 1990, et le père Laurent Dupont, dominicain, de 1991 à 1993.
L'année suivante, le club renouvelle le bail du lac pour 5 ans au coût de 150$ par année, et souscrit un montant de 350$ à la Coopérative d'électricité de Montcalm-Nord à condition que la ligne soit construite au cours de l'année 1949, afin d'installer l'électricité dans la maison du club.
Après la fin la guerre, alors que toute l'Europe est en reconstruction, le Septième Lac s'éveille à une nouvelle ère. Les années 50 amènent de nouveaux membres venant surtout de Montréal (alors qu'auparavant le club était principalement représenté par des notables de Joliette). C'est dans la Salle des Chevaliers de Colomb de Joliette que plusieurs décisions prises par des gens comme le Juge Guy Guibault (fils de J.A.Guibault), Lucien Dugas (fils de F.-O. Dugas), Camille Archambault, Henri Christ, Robert Charron et bien d'autres, seront à la base de la qualité de vie qui règne actuellement au lac. En plus de participer à la multitude des comités de danse, de loisirs, de chaloupes, ...etc, les dirigeants du club décident de porter leurs actions vers l'acquisition d'une bande de terrain d'une largeur de 3 chaines autour du lac, soit 200 pieds, depuis toujours la propriété du gouvernement provincial.
Il faut comprendre qu'au début des années 50, il est pratique courante pour les communautés religieuses de demander de se faire concéder des terres en bordure des lacs, afin d'y établir des camps de vacances. Devant la menace constante et de plus en plus sérieuse de voir des lots autour du Septième Lac être cédés à ces communautés, des membres influents du club (dont Camille Archambault, Maurice Langelier, Yvon Phénix, Pierre Voinson, Robert Charron et Guy Guibault, ce dernier étant proche de Maurice Duplessis), font des représentations à Québec afin de faire accepter l'achat de tous les terrains riverains du lac.
Trois années plus tard, le 9 mai 1953, les membres adoptent une résolution afin d'offrir 10,000$ au ministère pour acheter toutes les terres autour du lac:
"Attendu qu'il est de l'intérêt des membres non-résidents au 7e lac que le lac reste à l'état sauvage pour leur permettre de pêcher et de chasser.
Attendu que la majorité des membres résidents au 7e lac se sont déclarés anxieux de prendre les dispositions nécessaires pour garder le lac dans son état actuel et qu'ils ne désirent plus de nouvelles concessions de terrains au 7e lac."
"...Il est résolu que l'assemblée se déclare favorable à l'acquisition par le Club de toutes les terres appartenant à la couronne, si les conditions sont acceptables pour le Club."
Il faudra ainsi patienter, insister, et travailler près de sept ans avant le club ne devienne enfin propriétaire de ces terrains. A la fin de 1956, le ministère des Terres et Forêts se déclare prêt à envisager cette vente, à un prix d'environ 15,000 $. A ce moment, le club compte une vingtaine de membres; seulement 15 d'entre eux se déclarent intéressés ou capables d'avancer les 1000 $ nécessaires. Ces 15 membres créent donc en 1957 une compagnie distincte, la Corporation du 7ième Lac Inc., afin de concrétiser ce projet et d'acquérir la bande de terrain de 200 pieds autour du lac. Il y a donc à ce moment 2 regroupements : le Club de Pêche et de Chasse de Joliette, qui continue ses activités traditionnelles et qui compte environ 20 membres, mais dont 15 d'entre eux sont aussi membres de la Corporation du Septième Lac Inc., vouée à l'acquisition et à la "gestion" des lots riverains.
La corporation nouvellement créée n'est toutefois pas connue et n'a pas la crédibilité du club auprès du gouvernement. Ses membres font donc acheter les lots riverains par le club, dont la réputation n'est plus à démontrer. La transaction, au coût de 13,850$, est officialisée par lettres patentes émises en septembre 1959.
Les membres de la corporation veillent sur leurs intérêts car, majoritaires aux assemblées du club, ils font adopter en 1960 une proposition de vente à la corporation des lots riverains nouvellements acquis. Camille Archambault propose alors, dans le but de regrouper sous un même organisme la protection de l'ensemble des terrains riverains du lac, que les lots 33, 34 et 35 achetés en 1932 par le club pour 1475$, soient ajoutés dans la vente à la corporation. A cette assemblée du club, en juin 1961, les membres majoritaires de la corporation votent donc pour la vente des lots 33-34-35 du Club à la Corporation. Le club acquitte alors les taxes des terrains pour la corporation, car ses membres jouissent de l'utilisation du territoire appartenant à la corporation.
A l’automne 1963, le Juge Béïque rappelle au cours d'une assemblée que lors de cette transaction, les gens qui votèrent la vente avaient des intérêts personnels dans la corporation. Devant le refus des résidents non-membres de la corporation de poursuivre avec lui la corporation, il décide d'entreprendre seul des procédures judiciaires, qui se soldent finalement par une entente hors-cour. L'entente fait en sorte que les terrains doivent être partagés au hasard entre les membres de la corporation, et qu'une servitude de non-construction et de non-commercialisation pour une période de 10 ans est enregistrée pour les terrains de la baie du diable. Cette servitude a permis de discipliner le développement du lac et a donné le temps aux membres du club d'élaborer des normes de construction, d'occupation et de lotissement plus respectueuses de l'environnement. La Corporation du 7ième Lac Inc., suite au partage des terrains en septembre 1968, est dissolue, n'ayant plus sa raison d'être.
Les membres du club sont en avance sur leur époque et prennent très au sérieux les résolutions concernant la conservation de la qualité de l'environnement. Au milieu des années 50, Bernard Séguin soulève l'idée d'ériger une digue de 8 pieds de hauteur dans le col de la décharge afin de stabiliser le niveau d'eau du lac. Il faudra cependant attendre au début des années 60 pour que ce barrage voit le jour, mais sous une forme plus modeste, grâce aux travaux de M.Raymond Houle et de M.Laurier Juteau. Il y aura aussi un "comité des vidanges", puisque les infrastructures municipales ne permettent pas encore une cueillette adéquate des déchets.
L'empoissonnement régulier du lac reste une priorité du club pour maintenir la réserve de poissons, préserver l'équilibre écologique et permettre aux membres de jouïr des plaisirs de la pêche. Durant ces années, le club ensemence annuellement ou aux deux ans des truites arc-en-ciel, grises ou mouchetées. Les quantités dépassent souvent mille poissons et il en coûte facilement de 300 à 400 $. Les pêcheurs participent annuellement aux concours provinciaux de pêche Molson.
Malgré tous ces efforts entrepris par les résidents, l'hiver de 1954-55 s'avère désastreux pour le lac et les membres du club. En effet, le président Camille Archambault annonce le 30 juillet 1955 :
"...C'est à regret que j'avise l'assemblée que les arbres d'un diamètre intéressant pour les moulins à scie et situés sur les 200 pieds de terrains tout autour des terres nouvellement acquises de la couronne ont été coupés l'hiver dernier par des personnes non-autorisées."
La même année, fait pour le moins révélateur et duquel germera sans doute le statut de "zone distinctive pour le Septième Lac" accordé par la municipalité en 1992 dans son nouveau plan d'urbanisme, Henri Christ et Louis Morisset proposent (ce qui est adopté par les membres):
"...qu'en principe le club soit en faveur de fonder une municipalité séparée de Chertsey et du Pont du Gouvernement, et que si l'opportunité se présente, des démarches en conséquence et dans ce but soient effectuées.".
Toujours désireux de garder le lac dans son état le plus sauvage et naturel possible, les membres du Club et Me René Boutet rédigent un "contrat collectif" que tous les nouveaux membres signeront dans les années qui suivent sa signature officielle par le président Camille Archambault le 19 octobre 1956. Ce "contrat collectif" affirme que le club détient une option préférentielle sur les ventes de terrains et qu'aucune activité commerciale n'est permise au lac.
Le deuxième combat de cette décennie concocté lors de réunions se tenant à la maison du club ou au Club Outremont sur l'avenue du Parc, est la verbalisation du Boulevard du Septième Lac. Les premiers investissements considérables sont effectués à même les fonds du Club à partir de 1952. Pour la somme de 1,500 $, l'association fait élargir de 18' à 24' le chemin. Au même moment, la municipalité gravelle le chemin pour un montant équivalent. Voici ce que le juge Guy Guibault, alors président, affirme le 2 août 1952:
"Attendu que les membres ont augmenté sensiblement et que les habitants du lac ont presque doublé, que les lacs environnants se sont également développés et considérant que les intéressés paient maintenant des taxes à la municipalité de St-Théodore de Chertsey;
Il est proposé et adopté à l'unanimité de prier respectueusement l'honorable Antonio C.R..Talbot Ministre de la Voirie, de déclarer cette route chemin public au sens de la loi."
Suite à cette requête, un octroi de près de 20,000 $ est obtenu, afin que le chemin soit élargi, gravelé, muni de ponceaux, le tout selon les normes de la voirie. Le chemin est verbalisé puis entretenu par la municipalité quelques années plus tard. On mentionne que sur ces 20,000 $, seulement 12,000 $ sont dépensés pour le chemin, alors que la municipalité s'approprie la balance pour l'employer à d'autres fins...
Il est évident que toutes ces réalisations demandent, outre le travail et l'argent, beaucoup de sollicitations auprès des intervenants des différents paliers de gouvernements. Pour ce faire, et particulièrement bien manoeuvré par Camille Archambault, le Club fait parvenir chaque année des cadeaux, tels que des paniers de champagne à 10$, à Antonio Barrette (député de Joliette et futur premier ministre), Maurice Tellier (député de Montcalm) et Edmond Pouliot (Service des terres du ministère des terres & forêts). De plus, le 3 septembre 1955, le président Camille Archambault fait part des avantages qu'il y aurait pour le club du transfert du droit de vote de chaque membre, de leur comté respectif au comté de Montcalm, lors des prochaines élections provinciales.
Les années 50 sont aussi des années de joie et d'un début de grande prospérité. Une multitude de comités se forme afin de profiter de l'association et de la maison du club. Les comités les plus actifs sont donc: le comité de pêche géré par Robert et Gérard Charron ainsi que Vincent Laperrière et Jack Hodges; le chef des pompiers Louis Morisset (lui succédera Maurice Arès) qui mettra d'ailleurs magnifiquement à l'épreuve ses compatriotes et sa pompe (nouvellement acquise au coût de 620$) lors d'un violent incendie sur le terrain du club au courant de l'été 1956; les comités de loisirs et de la chanson étonnamment présidés par Gabriel Trottier qui organise quatre soirées récréatives chaque été dont les fonds ramassés servent à payer les dettes du club; le comité des vidanges avec le juge Guibault et Yvon Phénix; le comité des bouées présidé par Gilles Phénix et le comité du barrage avec Bernard Séguin. L'association crée des comités pour tous ses besoins. Cette frénésie atteint sont apogée alors que le 15 novembre 1957 les membres du club se mettent en faveur de l'érection d'un ski-tow, ce qui engendrerait une dépense d'environ 1,500$. Les instigateurs de ce projet sont Maurice Langelier, Camille Archambault et Louis Morisset. Le projet avorte vers la fin de la décennie alors que la nouvelle priorité est de bâtir un nouveau chalet pour le club. On fait construire à la place un jeu de badminton et de volley-ball au coût de 35$.
Une des constantes de l'histoire du lac réside dans la mise à l'emploi à chaque année d'un gardien. Après plusieurs décennies de services (de 1919 jusqu'au milieu des années 50) Jos Gagnon est remplacé par Roland Morin. Il restera gardien pendant près de 15 ans.
Au printemps de 1958, M.Yvon Phénix et Mme Poirier se noient dans la baie du diable lors d'une promenade nocturne en chaloupe. Les membres du Club offrent alors leurs condoléances à la famille et consacrent un moment de silence à un homme qui a beaucoup fait pour le lac et le club, en plus d'avoir été secrétaire du mois de mai 1955 jusqu'à son décès. Une autre noyade survint quelques années plus tôt, lors de la construction du chalet de Maurice Langelier, aujourd'hui propriété de Jacques Drouin. Un menuisier qui revient en bateau à la fin de sa journée de travail doit sauter à l'eau, car le moteur de son embarcation vient de prendre en feu. Pris de panique et ne sachant pas nager, il se noie, même s'il se trouve dans quelques pieds d'eau seulement sur la bature face à l'ile Guibault... Maurice Langelier est alors le seul à posséder une voiture amphibie, véhicule pourtant populaire à l'époque. Cette voiture lui permet de voyager de Montréal à son chalet, sans utiliser d'embarcation pour traverser le lac.
Saviez-vous que?
- Un terrain de 85' par 298', au début des années 50, coûte environ 85$, soit 1,00$ le pied linéaire de rivage.
- En 1952, la couronne concède par erreur un terrain de la baie du diable aux Pères du Collège Grasset de Montréal.
- La même année, le Club adhère à la Fédération des Associations de Chasse et de Pêche de la Province de Québec.
- En 1953, le Club porte plainte auprès du ministère des transport contre la Compagnie Bell Téléphone qui semble négliger de donner le service téléphonique aux résidents. La première ligne téléphonique au lac sera installée à la fin du mois d'août 59.
- Le 7 juillet 1957: "Il est demandé au secrétaire de préparer une lettre circulaire ou mémoire à remettre à notre curé pour lecture du prône, avisant les résidents de restreindre l'usage des moteurs entre 13h00 et 15h00 le samedi et le dimanche." Cette demande est formulée à nouveau en 1968... Cet avis est respecté pendant plus de 10 ans, alors que les résidents profitent de ces moments de tranquilité pour faire la sieste.
Les années 60 débutent avec la construction d'un nouveau "club-house" près du terrain de jeux. C'est un début modéré d'expansion et de malencontreuses tensions. Certes, ce sont les années de la révolution tranquille au Québec et le lac ne fait pas bande à part.
L'idée de vendre le chalet situé entre chez Voinson et Béique germait depuis déjà quelques années dans la tête des membres du Club. La maison du Club avait été construite pour loger les membres et avait donc plusieurs chambrettes. C'est aussi une maison très sombre et le terrain de jeux est situé beaucoup plus loin sur le bord du Boulebard du Septième Lac [en face de l'entrée de la famille Laperrière]. Tous les membres sont donc désireux de vendre la maison pour en construire une autre répondant mieux à leurs besoins, soit un lieu de rencontre avec une grande pièce et une salle de jeux. C'est alors que le 15 novembre 1957 les membres décident de mettre en vente le chalet. Ce n'est que le 31 mai 1959 par un scrutin caché de 14 voix contre 10 que l'association vend effectivement la maison du Club à Roméo Yergeau pour un montant total de 5,500$ dont le produit servira à construire la nouvelle résidence près du terrain de jeux. C'est finalement un an plus tard, le 2 juillet 1960, que l'association fait l'ouverture officielle de la nouvelle demeure, dont la construction effectuée par M.Roland Morin a coûtée 7,350$. Dix années plus tard, soit le 22 août 1970 et suite à un appel d'offres, on vend cette nouvelle maison à M.Fernand Rivest (aujourd’hui chalet de Gaétan Tremblay) au prix de 5000$.
En 1960, Mme Barbara Reid est chargée d'organiser des activités pour les enfants des membres. Cette initiative prend son origine dans un commentaire que Vincent Laperrière fait au cours de l'assemblée du 26 août 1956 alors qu'il invite "...les parents à exercer une surveillance accrue afin que les jeunes gens fassent un usage modéré de ces excellents breuvages connus du temps de Noé...". Il ajoute de plus s'il serait temps d'envisager un programme de développement au Club pour intéresser davantage la jeunesse. Ce qui se concértise par la formation d’un « Club des jeunes », qui aura ses propres activités jusqu’en 1967.
Au courant de l'été 1962, les dames du lac commencent à se réunir périodiquement sous la présidence de Lucille Farmer et de la secrétaire Marcelle Houle. Avec elles, les activités récréatives continuent et prennent de l'ampleur avec bien entendu des tournois de pêche, des soirées dansantes, des activités pour les enfants et d'autres pour les adolescents, en plus de l'utilisation fréquente du local du club comme lieu de rencontre et de jeux. Durant l'été 1961, le Club loue même un "Juke Box"! Une nouvelle activité fait son apparition le 18 août 1962 alors que Sita Riddez et ses élèves de théâtre donnent le premier récital d'une longue tradition qui prendra malheureusement fin plus de 15 ans plus tard.
Toute cette activité attire malheureusement les voleurs. L'assemblée du 19 juillet 1961 rapporte qu'il y a eu une épidémie de vols au printemps. Il s'ensuivra que l'association portera le dossier de la protection des chalets au niveau prioritaire.
En 1963, les membres du Club toujours aussi fanatiques de pêche, adoptent des règlements particuliers pour la pêche au lac. L'ensemencement se fait toujours de façon périodique et des dépenses de 500$ ne sont pas inhabituelles. En fait, au printemps 1962, le Club ensemence 4,000 truites saumonnées de 5" à 6"! L'année précédente, M.Gérard Charron s'était opposé vivement au dynamitage du lac pour la formation de lits pour la fraye. En 1968, on souligne la présence d'un moniteur durant tout l'été pour organiser des activités pour les enfants au chalet du club.
La fin de cette période tumultueuse coïncide avec l'arrivée d'une nouvelle équipe au club: Raymond Houle, Jacques A. Drouin, Laurier Juteau, et Jean-Paul Dionne. Celle-ci régénérera une association qui s'effrite jour après jour. C'est la deuxième génération de bâtisseurs au lac et le début de l'ère écologique.
C'est en décembre 1970 qu'est formé le comité de révision des statuts du club, composé de J.A.Drouin, L.Juteau, M.Kerney, et T.Thornborrow. Cette équipe est chargée de faire une étude approfondie et de réviser les statuts du club. Il s'agit de revoir ses orientations et de mettre sur pied des bases sur lesquelles le club pourrait s'orienter au cours de la prochaine décennie. En effet, une résolution avait été adoptée par les résidents :
"...il y a lieu pour les propriétaires de déléguer des droits substantiels à une association représentative qui permettrait de mieux préserver leur patrimoine commun..."
Les buts de cette association seraient : enrayer la pollution de l'eau, normaliser le zonage et l'aménagement, identifier les routes et futures voies d'accès, offrir des services aux résidents et procéder à l'ensemencement du lac. Le comité se donne donc comme mandat :
- d'examiner le besoin de l'association pour regrouper les propriétaires du Septième Lac
- de déterminer le rôle qu'une telle association devrait jouer
- d'établir sa forme d'action
- de fixer son mode de financement
- de lui choisir un nom
Le dépôt du rapport final du comité de révision des statuts du Club le , comprend 13 recommandations qui furent étonnamment suivies au cours des années 70 et même 80. Voici le résumé des recommandations :
- Que les pouvoirs du Club de Pêche et de Chasse de Joliette soient étendus pour mieux préserver le cachet actuel du lac et assurer que son développement éventuel ne se fera pas sans ordre.
- Que l'association renforcée se donne une réglementation sur tous les sujets d'intérêt commun importants.
- Que l'association se rende responsable
- d'informer les membres de la nature des règlements
- d’intervenir auprès des corps publics concernés pour que les règlements soient observés
- de prendre action directe contre un individu lorsque l'intérêt collectif est en jeu sur un sujet important
- Que des représentations auprès du gouvernement provincial et de la municipalité soient faites immédiatement pour faire exécuter une enquête complète sur les eaux du 7e lac et les sources de pollution y incluses les fosses septiques en vue de les classer selon trois catégories A,B et C.
- Que des représentations soient faites auprès de la municipalité pour qu'elle se charge de voir à ce que toute nouvelle construction rencontre les normes du Ministère de la santé.
- Que le comité de pollution existant continue son rôle d'information auprès des membres et de prélèvement périodique d'échantillons de contrôle de l'eau.
- Que la municipalité soit approchée pour établir des normes de zonage et d'aménagement touchant :
- la subdivision des propriétés,
- la valeur minimum d'une bâtisse par lot,
- l'interdiction d'exploitation commerciales,
- le contrôle du déboisement,
- les voies d'accès.
- et d'obliger tout résident projetant une construction à déposer ses plans à la municipalité pour approbation.
- Que des limites de vitesse soient établies et que des agents voient à leur respect, et que l'entrée et la sortie du domaine du 7e lac soient clairement délimitées.
- Que la construction des voies d'accès aux nouveaux chalets soit assujettie aux règles d'aménagement de la municipalité et que les plans soient déposés au Ministère des Terres & Forêts avant la construction.
- Que des représentations soient faites auprès des autorités compétentes en vue d'améliorer les services d'électricité, de téléphone et de la collecte des ordures ménagères.
- Que l'ensemencement traditionnel du lac soit poursuivi, mais cependant avec l'approbation du budget au début de l'année et en mettant en vigueur de meilleurs contrôles biologiques des poissons utilisés.
- Que la cotisation soit maintenue à 25$ pour financer les opérations ordinaires, mais que des cotisations spéciales puissent être levées pour financer des projets précis et approuvés par l'assemblée annuelle sur présentation du budget.
- Que le nom de l'association soit modifié et que l'assemblée annuelle fasse son choix entre les trois noms proposés.
C'est donc sous ce nouveau régime que le club décide de bâtir son avenir. D'ailleurs, comme nous le verrons plus loin, les 13 recommandations seront toutes respectées et menées à bien au cours des deux décennies suivantes. C'est finalement en janvier 1974 que le nom de Club de Pêche et de Chasse de Joliette est définitivement changé pour Association des Résidents du Septième Lac Inc.
On peut se rappeler ici que les premiers résidents du lac se sont implantés selon les habitudes de l'époque : parfois très près des rives, en déboisant jusqu'au lac, sans fosse septique, ...etc. Ce type de développement se poursuit pendant de nombreuses années, faute de connaissances appropriées envers l'écologie. Tant que le nombre de chalets fut limité, l'environnement et le lac ne furent pas trop affectés. Mais les résidents se rendent compte, au début des années 70, que le lac ne peut résister encore longtemps aux assauts d'un développement insuffisamment discipliné. La pollution a atteint un niveau inquiétant, les rives se déboisent,...etc.
Au printemps de 1971, une requête est donc adressée au ministère de l'environnement et à la municipalité pour obtenir une expertise sanitaire complète : taux de pollution, agents de pollution, ...etc, afin qu'un relevé et une classification complète des fosses septiques soit faite en vue de les classer selon des cotes A, B ou C. Dans un premier temps, un "Relevé sanitaire du 7ième lac de Chertsey" est effectué dès 1972 par la firme Lavalin, qui note dans son rapport qu'un total de 35 installations septiques sur 41 sont des foyers de pollution, ce qui entraine l'année suivante une correction progressive des fosses septiques déficientes, sous la supervision du club et des autorités municipales. Un second relevé des installations sanitaires est effectué en 1975 par une firme externe (laquelle ?) : 8 fosses septiques sur 62 sont classées selon une cote "C", et sont progressivement corrigées au cours des années subséquentes. On note alors peu de temps après une amélioration fulgurante de la qualité de l'eau, gràce aux échantillonnages que l'association effectue annuellement depuis 1968. Vous trouverez d'ailleurs en annexe un tableau illustrant l'évolution des résultats des analyses d'eau effectuées au lac depuis 25 ans.
Comme de nombreuses études ont démontré la relation directe entre le taux de phosphates dans l'eau et l'accroissement de la végétation aquatique, l'association commençe en 1981 à suggérer "fortement" aux résidents de ne plus employer de savon et de shampooing directement dans le lac. Quelques années plus tard, en 1984, devant une détérioration de la qualité de l'eau, l'association adopte une proposition à l'effet de faire effectuer une nouvelle inspection des fosses septiques par une firme spécialisée. Cette dernière inspection des installations sanitaires est donc réalisée à l'été 1986, pour un coût de 7000$. Le rapport de classification présenté aux membres à l'assemblée annuelle de 1987 donne les résultats suivants : 30% des installations sont classées "A", 50% sont classées "B", et 20% sont classées "C". Les fosses septiques déficientes sont corrigées progressivement au cours des années suivantes, et aucune n'est aujourd'hui une source de pollution pour le lac.
Toujours dans le dossier environnemental et à la demande unanime des membres du club, une étude écologique exhaustive de l'encadrement forestier des rives et du littoral du lac est réalisée en 1973 par les Services de la protection de l'environnement. On recense alors plus de 30 espèces d'oiseaux et 13 espèces de plantes aquatiques, dont 8 ne se retrouvent que dans la "baie des îles". Le rapport note à ce sujet : "...cette baie possède un équilibre écologique extrêmement fragile...tout apport supplémentaire de matières organiques ou d'éléments fertilisants à cet endroit contribuera à accélérer le vieillissement de la baie et à favoriser son envahissement par les plantes aquatiques qui la transformeront progressivement en marécage...". Selon ce rapport, le lac pourrait supporter éventuellement un maximum de 125 à 150 chalets, compte tenu de la superficie des terrains et des normes de construction, normes qui sont plus sévères aujourd'hui et qui ne pourraient permettre un si grand nombre de chalets. Cette étude est accompagnée d'un superbe document : " l'Atlas du 7ème lac".
Suite à une autre demande de l'association, un projet pilote de plantation d'arbres et d'arbustes est réalisé au lac à l'été 1975 par le ministère de l'environnement pour contrer le processus de déboisement. C'est à ce moment qu'on demande au ministère des terres et forêts d'empêcher à perpétuité tout développement (subdivision, construction ou coupe de bois) sur les terres de la Couronne non déjà concédées dans un rayon de 1000 pieds suivant le périmètre du lac. Une autre contrainte qui ralentit le processus de reboisement est l'épidémie de tordeuses des bourgeons de l''épinette qui sévit cette année-là et au cours des quelques années qui suivirent. Deux ans plus tard, en 1977, l'association décide de porter une attention particulière au projet de deux parcs publics dans la région : "La Forêt Ouareau", au nord de Chertsey, dont une carte projetée montre que son étendue empiéterait sur le territoire du lac, et "Le Parc Chertsey" qui doit comprendre au minimum les 7ème, 8ème et 9ème lacs... Ces menaces furent heureusement écartées. En même temps, l'association discute de l'élaboration d'un plan d'aménagement global afin de déterminer le tracé d'une éventuelle route de ceinture du lac. A cet effet, des démarches pour la production d'une carte topographique avec courbes de niveau sont entreprises, carte à partir de laquelle l'on pourra proposer des hypothèses d'aménagement du territoire. La firme Lavalin collabore gracieusement en 1979 à une partie des travaux, ce qui explique le montant peu élevé demandé aux membres en règle pour les reproductions des photos aériennes (14 différentes) au coût de 7$ chacune, d'une carte laminée (mosaïque) de 22po par 20po à 50$ l'unité, conçue par l'assemblage des 14 photos, et finalement d'une carte topographique de 36.5po par 26po couvrant 3105 acres de territoire avec les courbes de niveau, à 50$ l'unité.
Au printemps de 1980, l'association, en collaboration avec FAPEL et le ministère de l'environnement, participe pour une première fois au programme provincial de régénération des rives des lacs, en obtenant la collaboration de ses membres qui plantent cette année-là 2162 arbres et arbustes. Cette activité communautaire se répéte en 1985 (1159 arbustes), 1986 (2162 arbustes), et en 1992 (818 arbustes). Au total, près de 6300 arbres et arbustes ont été fournis gratuitement grâce aux démarches entreprises par l'association pour reboiser et régénérer les rives du lac.
Enfin, suite à d'autres démarches de l'association, une étude détaillée intitulée "Inventaire et qualité des habitats" est réalisée par Fapel-Faune en 1991. Les principales conclusions de cette analyse furent les suivantes : le niveau du PH (acidité) du Septième Lac est excellent, la transparence de l'eau est jugée exceptionnelle, on recommande l'ensemencement de truites arc-en-ciel qui cohabiteront bien avec les truites grises et mouchetées peuplant déja le lac, et l'on reconnaît les efforts soutenus faits par l'association pour la régénération des rives.
L'association a toujours été soucieuse de la protection de l'environnement du Septième Lac et, jusqu'à une époque très récente, les règlements municipaux étaient très peu sévères à ce sujet ou tout simplement inexistants. En 1975, l'association dépose donc un projet de règlement : "Règlements concernant l'occupation des terrains, et l'édification et l'occupation des bâtiments dans le territoire du 7ème lac." Cet ensemble de règlements innovateurs régissant la construction, le zonage, le lotissement et la mise en place d'installations sanitaires, est par après adopté par la municipalité de Chertsey à la suite de pressions de l'association, et ce malgré les réserves exprimées par quelques résidents qui signent une pétition et la présentent à la municipalité. Ces personnes exigent des assouplissements majeurs au projet de règlement, comme par exemple la permission de lotir des terrains sans aucune largeur minimale sur le lac, de s'y construire à 35 pieds de la rive plutôt qu'à 75 pieds, à 10 pieds des marges latérales plutôt qu'à 25 pieds, et la permission d'y installer des roulottes et des maisons mobiles. La municipalité ne donne pas suite à cette pétition, signée par 21 personnes dont 8 qui ne possèdent ni terrain ni chalet au lac. En juin 1982, la vente possible d'une propriété du lac à une institution pour jeunes délinquants avorte de justesse, grâce aux démarches d'un résident du lac qui rappelle aux principaux intéressés le zonage du territoire quant à l'usage unifamilial des habitations.
En juin 1985, un "Résumé des normes applicables au 7ème lac" qui met à jour l'ensemble des règlements touchant le lac est préparé par un comité de l'association est distribué à tous les membres. Mais les règlements municipaux ne sont pas toujours respectés et comportent certaines failles; la municipalité de Chertsey entreprend donc à la fin des années 80 un vaste processus de consultation dans le but ultime est de préparer un nouveau plan d'urbanisme et de reviser tous les règlements. La municipalité adopte finalement au printemps de 1992 son nouveau plan d'urbanisme et ses nouveaux règlements, issus d'un processus de révision auquel l'Association des Résidents du Septième Lac Inc. participe activement en ayant un membre siégeant en permanence au comité consultatif d'urbanisme. Ce plan qui confirme un zonage distinctif pour le Septième Lac et les règlements applicables à l'ensemble du territoire de Chertsey est maintenant le reflet fidèle des règlements adoptés bien des années plus tôt pour le Septième Lac grâce aux pressions de l'association.
La chapelle du lac a été le lieu de nombreux rassemblements des résidents. Depuis 1948, des messes y sont célébrées durant la saison estivale et les membres du club, puis de l'association, en ont toujours assuré l'entretien. Dès 1975, on envisage sérieusement de faire son acquisition, et l'assemblée des membres propose et adopte alors le projet de se porter acquéreur de la chapelle et du lot 37-1 où elle est érigée. Deux ans plus tard, l'acquisition de la chapelle de la Fabrique de Chertsey est envisagée à nouveau, mais la Fabrique exige la garantie que la chapelle serve en permanence à des fins de culte. Ce qui amène alors certains membres de l'association à proposer d'examiner la possibilité de transformer ce terrain en cimetière..., afin d'y assurer un lieu de culte permanent... Devant ces conditions, un bail de 10 ans est signé le 6 mars 1980 pour la location de la chapelle auprès de la Fabrique de Chertsey, pour un coût de 1$ par année.
C'est finalement en 1988 que l'association entreprend des démarches plus sérieuses pour l'acquisition de la chapelle et de son terrain. En novembre, la Fabrique de la paroisse de Chertsey accepte le principe de céder à l'association la chapelle, sous réserve toutefois qu'il y ait toujours une association active, sinon il y aura rétrocession à la Fabrique. La fameuse clause de "fins de culte" inscrite au contrat plus de 30 ans auparavant retarde toutefois le processus. L'association, maintenant en attente du dépôt d'un projet de loi à Québec devant clarifier les clauses contractuelles datant de 30 ans et plus, comme celles apparaissant au contrat de la chapelle, prolonge au printemps 1990 le bail de la chapelle pour 2 ans, à 20$/an. On en profite pour faire effectuer en 1990, afin de rectifier les titres, un arpentage correctif du terrain de la chapelle et de deux terrains appartenant à l'association. Finalement, le 18 mars 1991, l'acquisition de la chapelle (sous réserve qu'elle serve à des fins communautaires et non plus à des fins de culte) et du lot 37-1 sur lequel elle est érigée, est complétée par l'association auprès de la Fabrique de Chertsey.
Après avoir observé la dégradation de nombreux lacs de la région dont les rives subissent une érosion accélérée due aux vagues générées par les puissantes embarcations à moteur, les résidents du lac discutent dès 1976 de la possibilité de réglementer la puissance des hors-bord au septième lac. Les membres de l'association proposent alors qu'à compter de 1980, les moteurs de plus de 10 hp soient interdits sur le lac. Cette dernière résolution est adoptée par 16 voix contre 6, le règlement final devant être sujet à un futur référendum. En juin 1978, une proposition est acceptée à l'unanimité par les membres présents : "...qu'il y ait limitation de la vitesse des embarcations à 5 mph à moins de 200 pieds du rivage et à 10 mph partout ailleurs...". C'est la réflexion entreprise en 1976 ainsi que le souci de préserver le caractère paisible du lac qui engendrent le référendum du 5 mai 1980 sur les moteurs hors-bord : "...au Septième Lac, la puissance des moteurs d'embarcation devra être inférieure à 10 HP..." : 35 membres votent oui, 13 votent non, et 5 bulletins sont rejetés. Depuis ce temps, les résidents du lac se conforment volontairement au conscensus obtenu lors de ce référendum.
La disparition des moteurs puissants a engendré un phénomène intéressant : on peut maintenant voir nombre de canots, pédalos et planches à voile sur le lac, qui peuvent circuler en toute quiétude. En 1984, l'association organise d'ailleurs la première compétition de planches à voile, activité amicale et annuelle qui se tient encore de nos jours. Toujours dans cette optique d'offrir aux membres des activités en commun, le projet de l'association d'avoir un tennis communautaire au lac est abandonné en 1979, puisque seulement 10 résidents donnent une réponse positive sur les 25 nécessaires à la concrétisation du projet.
L'Association des Résidents du Septième Lac Inc. et auparavant le Club de Pêche et de Chasse de Joliette ont toujours eu pour souci de veiller aux intérêts de leurs membres. Ainsi, la présence d'un gardien sur de courtes ou de longues périodes a été assurée pour près de 80 des 100 dernières années au lac. L'association incite ses membre dès 1975 à adhérer à "l'Opération Volcan", initiée par la Sûreté du Québec, et qui consiste pour chaque résident à graver non numéro de permis de conduire sur tous ses objets de valeur, et à afficher dans la fenêtre de son chalet un autocollant informatif, afin de décourager les voleurs éventuels. Devant la recrudescence du nombre de vols dans la région, l'association vote en mai 1982 un budget de 1000$ afin d'engager un gardien pour la saison 1983. L'expérience ayant été concluante, ce budget est reconduit pour la saison 1984 et le programme de surveillance des propriétés du lac se poursuit à nouveau durant plusieurs années.
L'association accorde une attention particulière à la gestion de la pêche au Septième Lac. Ainsi, des ensemencements sont faits périodiquement depuis... 1901 ! De plus, un relevé des prises est effectué annuellement auprès des pêcheurs. Au printemps de 1974, on fait remarquer en assemblée générale que le ministère de la chasse et de la pêche pourrait prendre en charge l'ensemencement, sous condition toutefois qu'un accès et un quai public existe au lac. Cette éventualité est rejetée à l'unanimité par les membres. Pour contrer la présence de pêcheurs "étrangers", l'association produit en 1981 des cartes d'identité (4 par membre) afin de permettre aux invités des résidents de mieux s'identifier lorsqu'ils pêchent sur le lac. Le comité de pêche du lac, de plus en plus pro-actif, offre pour la première fois à l'été 1992 des cours de pêche à la mouche, donnés par un professionnel. Cette expérience s'étant avérée un succès, elle sera sûrement répétée dans les années à venir.
Finalement, en 1993, l'association fait effectuer la réfection du toit de la chapelle du lac, lieu de rassemblement privilégié des résidents, adopte une charte revue et modifiée, et commémore par diverses célébrations les 100 ans du Club de Pêche et de Chasse de Joliette, devenu l'Association des Résidents du Septième Lac.
Le 3 juillet 1993, les 100 ans (jour pour jour) de la fondation du Club de Pêche et de Chasse de Joliette furent célébrées à la chapelle du lac lors d’une assemblée annuelle où un nombre record (83) de résidents étaient présents. La présence de gens fréquentant le lac depuis plusieurs décennies fut soulignée : Robert et Suzanne Charron, Denyse Phénix, Vincent et Carmelle Laperrière, Thomas R.Thornborrow, Jacqueline Béïque, Joan Fontaine Eastwood, Mia Riddez-Morisset, Pierre et Thaïs Voinson, ainsi que Paul et Nadia Gariépy.
Un document souvenir relatant l’histoire du lac (de 1893 à 1993) et rédigé par Jacques L.Drouin et François Houle est remis à tous les résidents à cette occasion.
Un concours de pêche (avec truites étiquetées) et une épluchette de blé d’inde furent les autres activités du centenaire de l’Association.
Une première demande d’exemption de taxes foncières pour la chapelle fut déposée en 1993 mais rejetée car l’Association ne pouvait pas répondre à toutes les conditions exigées par la Commission Municipale du Québec.
Devant la réglementation provinciale qui force la remise à l’eau des truites grises entre 35 et 50cm, le comité de pêche, par son représentant Guy Laperrière, présente aux membres un bâton de bois en 2 couleurs, appelé une… conscience (!), et invite tous les pêcheurs à s’en fabriquer un.
La première mouture de la Charte de l’Association, rédigée par François Houle et Claire Roy, fut également adoptée en 1993.
L’année 1993 fut décidément fertile en événements car l’Association dut entreprendre à l’automne toute une série de démarches (direction régionale du Ministère des Ressources Naturelles, sous-ministre, Municipalité) afin de stopper et à tout le moins faire valoir nos arguments environnementaux (capacité limitée du bassin versant, bande de protection de 1000 pieds, etc) face à un promoteur qui tentait d’obtenir par voie d’échange des lots entourant la Baie du Diable, en vue de développer un projet domiciliaire avec accès au lac.
Le quai actuel de la chapelle fut construit en 1994 par Gilles Brisebois, Yves Bélair, François Houle, Noël Croteau, Paul Croteau et Pierre Lefebvre.
Après le succès des cliniques de pêche à la mouche de 1992, un cours interactif fut organisé à la chapelle le 18 juillet 1994, donné par le directeur des ventes de Shimano et champion québécois de pêche à la ligne.
Devant le projet potentiel de développement domiciliaire « en deuxième ligne » de la Baie du Diable mentionné précédemment, l’Association est mandatée par ses membres en 1994 pour prendre toute action nécessaire pour protéger ce territoire, y compris envisager de lier l’ensemble des terrains riverains par une servitude commune de non-passage. Une superficie minimale de 6000m² pour toute nouvelle subdivision de lot est également envisagée.
Les pressions de l’Association portèrent toutefois leur fruit car le promoteur détourna son attention vers la région du camp Mariste à Rawdon.
C’est à l’été 1996 que des autocollants permettant d’identifier les embarcations des résidents furent distribués pour la première fois.
L’idée d’un épandage d’insecticide au lac, comme le font certaines municipalités, est aussi évoqué à ce moment, mais rejeté sur des questions de coûts et d’efficacité.
La chapelle fut l’objet de travaux majeurs en 1996, notamment le remplacement de quelques billots de bois pourris, au bas des murs. Le clocher fut réparé en 1998 et il fut envisagé (par Laurier Juteau) d’y installer une cloche munie d’un mécanisme automatique pour marquer la douzième heure du jour (midi) !
L’année 1996 fut également la dernière d’un plan quinquennal d’ensemencement de truites arc-en-ciel, expérience qui ne fut pas renouvelée, pour ne pas nuire aux espèces indigènes (mouchetées et grises) peuplant le lac. Cette année-là, pas moins de 55 pêcheurs différents ont déclaré des prises de truites!
Un concours d’embarcations artisanales eut lieu à l’été 1996 : assemblage de bidons en plastique et même un bain(!) furent partie des gagnants !
Il fut également question de remettre en état le sentier pédestre qui existait autour du lac dans les années 60 et 70, mais comme ce sentier fut aménagé avant que les lots riverains ne soient achetés par les membres de la Corporation du Septième Lac et que ces lots sont maintenant privés, il fut jugé impossible d’y restaurer un sentier riverain.
L’Association discuta également (sans résultat) d’une proposition visant à renommer le boulevard du Septième Lac en « boulevard Mia Riddez-Morisset ».
En 1997, il fut annoncé que la Municipalité de Chertsey irait de l’avant avec un programme de vérification systématique de la vidange des fosses septique du Septième Lac. Il faudra près de 15 ans avant qu’une telle vérification soit véritablement amorcée…
La présence de loutres est remarquée, ce qui s’ajoute aux pêcheurs étrangers et augmente la pression sur les truites du lac.
Fin août 1996, une étude indépendante portant sur plus de 100 lacs du sud du Québec place le Septième Lac en toute première position, avec une transparence de l’eau mesurée à 9.1m !
De nouvelles enseignes (ovales, en aluminium) furent installées en 1998 pour identifier les principaux chemins d’accès au lac.
Le projet de servitude de non-passage sur les lots riverains suscite plusieurs inquiétudes au sein de directeurs. A la lumière des informations recueillies, François Houle rappelle que ce projet comporte certains désavantages non négligeables dont des restrictions permanentes aux titres des propriétés. D’autre part, des frais se rapportant à l’acte notarié pourraient s’élever à 90$ par terrain. On spécifie également que l’efficacité de la servitude est directement liée à la couverture complète des 140 terrains riverains, ce qui semble peu réaliste à ce moment quant à obtenir le consentement de 100% des propriétaires. D’ailleurs, ce projet pourrait devenir une source de conflit entre les résidents, ce qui n’est pas souhaitable pour l’Association qui pourrait risquer son membership et voir sa prime d’assurance-responsabilité augmenter.
Gilles Brisebois rétorqua alors que la mission première de l’Association est de protéger la qualité de vie des résidents et que celle-ci devrait s’impliquer davantage dans ce projet. Ce qui ne fait pas l’unanimité auprès des directeurs. Claire Roy propose alors une approche plus conciliante avec les objectifs de l’Association telle une campagne de sensibilisation auprès des résidents afin d’en arriver dans un premier temps à une entente morale. On cite comme exemple le consensus concernant la limite de puissance des moteurs de bateaux. Mme Roy rajoute qu’il est important de considérer l’aspect permanent de la servitude sur le droit d’usage de la propriété. Le projet fut alors l’objet d’un compromis en ce sens.
Un projet de fusion municipale entre Chertsey et Rawdon/St-Alphonse ou St-Donat/Notre-Dame de la Merci est évoqué en 1997-1998, mais mourut dans l’œuf.
Deux tables de pique-nique sont acquises en 1999 afin de compléter les facilités disponibles à la chapelle.
Le record (dans l’histoire récente) de la plus grosse truite revint en 1999 à Roland Portelance avec une truite grise de 19 livres (8,62kg) !
La municipalisation du Chemin Langelier fut complétée en 1999 par l’ajout de 240 voyages de gravier mais malgré les pressions de l’Association et de ses résidents, ces derniers ne bénéficient toujours pas du service de téléphone de Bell Canada.
Une boîte aux lettres (fente dans la porte) fut installée en 2000 à la chapelle afin de favoriser la collecte des relevés de prises de truites par les résidents, et les preuves de vidange de fosses septiques.
On souligna, à l’été 2000, le décès de Gilles Phénix, survenu en juillet 1999, et qui avait assumé avec brio, pendant près de 40 ans, le rôle de « Ministre de la Pêche » du Septième Lac.
Le Ministère des Transports envisagea en 2000 le prolongement prochain de l’autoroute 25 de St-Esprit à Chertsey… nous attendons encore!
Un plan quinquennal d’ensemencement et très détaillé est présenté en juin 2001 par Benoit Pigeon, et se résume ainsi :
- Ensemencer à chaque printemps entre 500 à 1500 belles truites mouchetés de 8-12 po. selon les budgets disponibles.
- Ensemencer à l’automne de chaque année un minimum de 1000 fretins de grises et ce, le plus tardivement possible à l’automne, soit entre la fin octobre et la mi-novembre lorsque la température de l’eau du lac est environ 7º C. Ceci permet de moins stresser les truites et de minimiser la mortalité puisque l’eau des piscicultures alimentées en eaux souterraines est justement de l’ordre de 7º C. Ceci permet également de minimiser la prédation des fretins par la faune piscivore (canards, hérons, loutres, etc.).
- Dédier, à partir du budget de l’Association, un montant annuel de l’ordre de 1000 $ pour faire l’ensemencement et procéder aussi à chaque année à une collecte volontaire afin de recueillir plus d’argent et d’atteindre nos objectifs d’ensemencement.
Également en 2001, Gilles Brisebois proposa que l’Association demande à la Municipalité de réglementer la vitesse des embarcations au Septième Lac et ainsi de profiter de la législation en vigueur qui permet ce genre de règlement (sur la vitesse) mais qui ne permet pas de contrôler la force des moteurs. François Houle émit alors des réserves sur cette proposition et à réouvrir ce débat, soulignant que cela relèguerait au second plan notre « gentlemen’s agreement » sur la force des moteurs et rendrait plus « acceptable » la venue de pontons ou autres embarcations munis de moteurs de 25-30 forces, qui bien que pouvant respecter une limite de vitesse, produiraient des vagues plus hautes, accélérant l’érosion des rives et augmentant l’apport en sédiments. Sur ces arguments la proposition fut rejetée.
Un cours de sécurité nautique, permettant la délivrance d’un permis de conducteur d’embarcations, est donné à 24 membres (qui ont tous passé avec succès l’examen!) à la chapelle du lac à l’été 2001.
L’année 2002 vit l’avènement de la collecte sélective des déchets au lac.
Suite à de nombreux vols au cours des années précédentes, un sergent de la Sûreté du Québec est invité à s’adresser aux membres lors de l’assemblée annuelle de juin 2002, afin de rappeler les conseils d’usage (systèmes d’alarme, vigilance des voisins, verrouillage adéquat des biens, etc.).
La chapelle continue de bénéficier de travaux d’entretien réguliers, notamment la réfection quasi-complète du système électrique par Michel Malo au printemps 2002.
Un film documentaire (J’ai pour toi un lac) fut projeté dans la soirée du 22 juin 2002 à la chapelle et portait sur l’écosystème d’un lac et sur les impacts des activités humaines riveraines.
Une ligne téléphonique est finalement installée en 2003 pour desservir le Chemin Langelier (Baie du Diable). Les résidents doivent toutefois débourser 1000$ pour obtenir un branchement au service.
Devant la présence croissante d’excréments de chevreuils sur le glace l’hiver et dans la bande riveraine, il fut fortement recommandé aux résidents de ne plus nourrir ces animaux à l’intérieur du bassin versant.
En 2003, Benoit Pigeon remit aux résidents une brochure complète de vulgarisation sur le fonctionnement, l’entretien et l’utilisation des systèmes septiques, un document alors unique au Québec. L’assemblée accorde alors un vote de félicitations unanime à M.Pigeon pour ce document étoffé.
Le projet d’une nouvelle étude de certification des installations septiques, telles que celles menées en 1971 et en 1986, est proposé par Jacques A.Drouin à l’été 2003 et mis à l’étude. Une entente ayant été négociée en parallèle avec la Municipalité pour l’inspection d’un minimum de 5 installations par année, la proposition suivante est alors adoptée à l’unanimité le 21 juin 2003 :
- Considérant que le rôle de l’Association au niveau des installations septiques doit être, avant tout, un rôle de sensibilisation et d’information;
- Considérant que l’Association ne doit pas se substituer à la Municipalité, qui a le pouvoir de légiférer et de faire appliquer la réglementation;
- Considérant que les analyses d’eau annuelles permettent à l’Association d’identifier des sources potentielles de contamination;
- Considérant que la collecte des factures de vidange est une source d’information utile permettant d’identifier les résidents négligents;
- Considérant que le Municipalité détient un historique complet, et ce depuis 1986, des installations septiques de notre lac (localisation, composantes, etc.);
- Considérant qu’un nombre appréciable d’installations septiques sont récentes ou ont été reconstruites au cours des dernières années et qu’une campagne d’inspection massive n’est pas nécessaire à court terme;
- Considérant que la Municipalité a accepté d’agir, à compter de l’été 2003, en partenaire actif de l’Association en s’engageant à inspecter annuellement, de manière complète et sans aucun frais, un minimum de 5 installations septiques;
Il fut proposé que :
- L’Association poursuive son programme d’analyses d’eau et de collecte de factures de vidange, et que ces informations soient recoupées avec les données de la Municipalité (historique et âge des installations, etc.) afin de cibler annuellement un minimum de 5 installations potentiellement problématiques par secteur, qui feront l’objet d’inspections par la Municipalité;
- Les cas problématiques soient soulignés à la Municipalité par le biais d’une lettre-type (dont l’exemple est présenté lors de l’assemblée);
- L’Association, avec l’aide de la Municipalité, crée une base de données commune sur les installations septiques et que l’Association soit le guichet unique pour la collecte de factures de vidange des fosses;
- L’Association tente de négocier avec le Municipalité ou un entrepreneur spécialisé une offre de services pour faire d’autres inspections d’installations septique pour les résidents qui désirent le faire sur une base volontaire.
Suite à des demandes répétées de l’Association, un nouveau règlement municipal portant sur l’usage des roulottes et adopté en 2003 vient limiter à 14 jours leur présence sur des terrains déjà construits, ce qui régla alors une problématique (roulottes sans installations septiques adéquates) présente depuis des années au lac.
Un panneau d’information est installé en 2004 sur le quai de la chapelle. Ce panneau permettra la diffusion de l’information sur les activités et divers résultats ou autres données relatives à la vie au Septième Lac.
Les années 2003-2004 furent marquées par la construction d’une dizaine de nouveaux chalets, principalement dans les chemins Langelier, Ulric-Gravel et Juge Guibault, ainsi que par une dizaine de ventes et transferts de propriétés.
Un « Guide du Résident » incluant la charte de l’Association, l’histoire du lac, un résumé des principaux règlements en vigueur, le plan d’ensemencement adopté en 2001 et la brochure sur les installations septiques est présenté par François Houle lors de l’assemblée de juin 2004. Ce guide sera distribué en premier lieu aux nouveaux résidents et à tous les membres par la suite.
Des analyses d’eau « in situ » plus élaborées et portant sur la mesure des paramètres suivants : transparence, oxygène dissous, PH, conductivité et température, sont suggérées en 2004, afin de comparer les résultats à ceux similaires obtenus en 1973 et en 1991.
La charte de l’Association fut amendée le 26 juin 2004, remplaçant le poste de président du conseil par celui de vice-président, permettant ainsi de favoriser une relève pour le président.
L’Association prit également une entente avec le dépanneur du pont du gouvernement, afin que des savons et produits biodégradables soient offerts à cet endroit. L’Association contribua à l’achat de l’inventaire initial.
Marie-Josée Cardinal initia un mouvement à l’été 2004, soit en remettant une contribution volontaire et additionnelle, spécifiquement vouée au volet environnement et à des analyses d’eau supplémentaires. Cette approche est demeurée inscrite dans les mœurs et facilite maintenant grandement la réalisation de projets reliés à l’environnement.
Mesdames Gisèle Dugas et Denyse Phénix-Dugas, parmi les plus anciennes résidentes du 7e lac, décèdent en 2004.
L’année 2005 sera chargée en émotions et en projets. On débute avec le 60e anniversaire de mariage de M.Vincent et Mme Carmelle Laperrière.
Plus de sept nouveaux chalets ont été construits et deux autres sont prévus pour l’an prochain.
Durant l’assemblée, le maire Brazeau et le candidat à la mairie Yves Lafortune sont invités à mieux comprendre les préoccupations de l’Association du 7e lac. M. Lafortune deviendra maire en novembre.
Les poutres du clocher de notre belle chapelle ont été changées avec l’aide de Gilles Brisebois, Maxime Gariépy, et Marc Voinson. Sylvain Dionne peinturera la chapelle durant l’été 2005. Cinq messes y seront célébrées par le Père Magnan.
Foresterie St-Donat et la Scierie Riopel menacent de faire des coupes de bois dans le bassin versant du lac. Le 16 juin 2005, l’Association a écrit une lettre au Ministère des ressources naturelles et à Foresterie St-Donat :
« Évidemment, vous comprendrez que nous maintenons cette position et vous demandons, minimalement, qu’aucune coupe de bois ne soit autorisée dans un périmètre de 1 000 pieds des rives du lac. Toutefois, bien que nous ayons de sérieuses réserves et inquiétudes quant à tout projet de coupes forestières en zones résidentielles et de villégiature, soyez assuré qu’il nous fera plaisir de collaborer avec votre ministère et FSD si vous maintenez le projet au-delà de la limite de cette ceinture de protection de 1 000 pieds. Nous comprenons les enjeux économiques importants liés à la foresterie dans la MRC de la Matawinie et sommes sensibles aux retombées économiques et emplois qui s’y rattachent ».
Par la suite, Foresterie St-Donat promettra de ne pas couper dans la zone de 1 000 pieds et la Scierie Riopel ne fera jamais de coupe dans ladite zone.
A l’automne 2005, le conseil d’administration invite Jacques A. Drouin à proposer une étude globale sur l’état des fosses septiques et des rives. Cette étude sera finalement produite en 2008 par la firme Roche.
Notre premier site internet verra le jour en 2006 grâce à Kevin Charron et Jean-François Guay.
L’Association annonce le décès de M. Laurier Juteau, un des résidents très impliqués aux côtés des Houle, Dionne, et Drouin dès les années 60, et aussi secrétaire de 1971 à 1978.
Le Ministère des ressources naturelles refuse de reconnaître la bande de 1 000 autour du lac, visant à protéger le bassin versant.
En 2006, M. Jean Morin propose de prolonger le chemin Ulric-Gravel afin de desservir près de 8 nouvelles propriétés.
L’année 2006 verra aussi la fin de la présidence de Benoît Pigeon. Jacques Charron le remplacera, et ce, jusqu’en 2010.
La panique des algues bleues dans les lacs du Québec finira par atteindre notre lac. Avec chance, et surtout parce que les résidents ont été vigilants depuis plusieurs décennies, les fameuses algues bleues ne toucheront jamais le lac. Cela étant, l’Association va se munir d’un plan d’actions qui visera la protection du bassin versant. Il s’agira du plan « I-S-EAU ». Celui-ci table sur plusieurs volets : (i) les analyses d’eau, (ii) la certification des propriétés, (iii) le code d’éthique, et la (iv) régénération des rives.
En 2006, c’est avec regret que le décès de Gilles Brisebois est annoncé. Ainsi que celui du Père Pinard qui a célébré des messes à la Chapelle de 1983 à 1990, et de 1999 à 2002.
En 2007, après 11 années à titre de secrétaire et six à titre de président, François Houle, fils de Raymond Houle (président de 1971 à 1977), et Sylvain Dionne, trésorier pendant 17 ans (1989 à 2006), démissionnent du conseil de l’Association. Le père de ce dernier, Jean-Paul Dionne, avait été trésorier de 1967 à 1989. La famille Dionne s’était donc dédiée avec diligence à la gestion du trésor de notre association pendant 39 ans!
Le pont du gouvernement est reconstruit, mais seulement avec une seule voie et un tablier en bois.
Jocelyn Gravel, résident du 7e lac, est élu maire de Chertsey.
Lors de l’assemblée générale de 2008, Jean-François Gravel explique que la journée sportive 2008 (« 25e édition du Défi 7e Lac) aura lieu le 2 août 2008. Les activités seront la course de pédalos et de canots, la course de planches à voiles (sans voiles), le concours de « drive » et de précision au golf, le tournoi de fers.
En 2008, La Fondation en environnement de la MRC de la Matawinie est fondée. C’est une OSBL dont la mission est, entre autres, la sensibilisation, l’information et l’éducation. Le conseil d’administration est formé de MM. Mario Riopel, Jacques Charron et Benoît Pigeon. Messieurs Jacques A. Drouin, Éric Morisset, la Succession Dionne et la Municipalité s’engagent à verser une somme totale de $28 000 afin de financer des projets en environnement, dont le rapport Roche (coût total de $46 000).
Le Rapport Roche sera donc réalisé durant l’été 2008 avec un taux de participation de 80%. Les résultats sont :
Classes |
Nombre d’installations |
Pourcentage |
A |
8 |
11% |
B |
61 |
86% |
C |
2 |
3% |
Classes |
Nombre de bandes riveraines |
% |
1 |
14 |
19% |
2 |
3 |
4% |
2* |
35 |
49% |
3 |
10 |
14% |
4 |
10 |
14% |
En 2010, les citoyens de la municipalité de Chertsey rejettent la proposition d’épandage de pesticides visant les insectes piqueurs.
Après un peu plus de trois années à diriger l’Association, Jacques Charron annonce sa démission le 7 janvier 2010. Durant les années 2010 et 2011, Claude Dionne, président de l’Association, assure la transition. Durant l’automne 2011, Il contactera Jacques L. Drouin, fils de Jacques A. Drouin (président de 1977 à 1988) et de Violaine Morisset, petite fille de Jean Riddez qui séjournera pour la première fois au lac en 1936. Claude désire trouver une relève pour l’Association.
Lors de l’Assemblée générale de juin 2011, six directeurs décident de ne pas renouveler leur mandat. L’assemblée remerciera donc Denis Brisebois, Benoît Pigeon, Denis Maillé, Paul Croteau, Jean-François Gravel et Claude Dionne. Jacques L. Drouin est donc élu président de l’Association et assurera la relève jusqu’à ce jour. M. Drouin peut compter sur l’implication soutenue de Marc Voinson comme vice-président, de Louise Geoffroy comme secrétaire et de Jean-Paul Schaack au titre de trésorier.
Durant les années suivantes de 2011 à 2017, plusieurs nouveaux administrateurs(trices) viendront mettre l’épaule à la roue : Danielle Meilleur, Linda Otis, Eric Bond, Stéphanie Augy, Caroline Thibault, Mathieu Lebrun, Richard Cusson, Julie Picard, Claire Archambault, Bastien Gauthier, et Gérard Vincent. Plusieurs reviendront ou continueront à supporter l’effort du groupe, tels qu’Éric Morisset, Fabien Gagnon, Elizabeth LePabic, Pierre Lefebvre, Maxime Gariépy, Vincent Drouin, et Marie-Josée Cardinal.
Lors de la refonte du plan d’urbanisme municipal en 2011, l’Association obtient le maintien d’un zonage distinct pour le lac.
Le mariage de la fille de John et Estelle Coleman est célébré à la chapelle le 2 juin 2012.
L’Association annonce en 2013 le décès de Kevin Charron, fils de Robert Charron, un des premiers résidents au lac et président de 1958 à 1969.
Après de longues années à faire des représentations auprès des compagnies de téléphone afin d’avoir un accès internet adéquat, c’est durant l’année 2013 que Bell Canada finira par installer une antenne cellulaire.
La Fédération des Associations de lacs de Chertsey a été créée à l’automne 2013 et inclut entre autres les lacs Godon, Brûlé, Delisle ainsi que le 7e Lac.
Michel Surprenant est élu nouveau maire de Chertsey en novembre 2013.
En 2015, avec le dossier préparé par Caroline Thibault, Jacques L. Drouin a fait des représentations devant le ministère des affaires municipales à Joliette, et obtient une exemption de taxes municipales pour la chapelle.
Dans les années 80 et 90, l’association a fait un travail immense pour contrôler, voire essayer d’éliminer les coliformes fécaux au lac. Plusieurs analyses et travaux ont été réalisés sur les installations septiques. Au milieu des années 2000, on remarque alors une recrudescence du taux de coliformes et l’apparition aussi de taux élevés de phosphore. Sous la direction de Benoît Pigeon et de Jacques Charron, l’Association fera beaucoup de travail afin d’identifier les sources du problème. Il y aura le rapport Roche sur l’inspection de toutes les installations septiques et l’évaluation de l’état des berges. Nous découvrons donc que plusieurs installations doivent être mise à niveau et que plusieurs terrains souffrent de déboisement. Certes, les installations septiques vieillissantes sont une source de pollution, mais un nouvel élément devient de plus en plus important dans l’équation : l’érosion des berges, le déboisement, et les routes mal irriguées semblent drainer beaucoup de sédiments et de phosphore dans le lac. On commence donc à découvrir que les sources de pollution sont multiples et que la première chose à faire est de mesurer leur impact.
Durant les années 2011 à 2018, l’Association poursuivra donc le travail en environnement. La notion d’environnement s’élargie et il est maintenant question de la protection de tout le bassin versant, et non plus seulement de 1 000 pieds autour du lac. Ceci aura d’importantes implications. L’accent sera mis sur l’étude et la protection du bassin lui-même, incluant l’eau du lac, la gestion hydrologique du bassin, la quantité de phosphore naturellement présent dans le bassin, les coliformes, les installations septiques, l’impact des résidences, des routes, des chemins, et éventuellement des espèces animales.
Afin de bien comprendre la nature des sources de pollution, de 2011 à 2015 Monsieur Robert Lapalme supportera les efforts de l’Association. Par la suite, depuis 2017, ce sera des étudiants et des professeurs de l’Université McGill en hydrologie qui viendront s’intéresser au bassin versant du 7e lac.
Entre 2015 et 2018, le comité en environnement, avec l’appui de Linda Otis et Fabien Gagnon, procédera à plusieurs visites de résidents afin de répertorier et mieux comprendre les problèmes d’érosion des berges, de surcharges hydrologiques, et l’impact possible sur l’apport en sédiments et en phosphore dans le lac.
L’année 2016 sera celle du combat contre la MRC de la Matawinie et l’octroi des droits de coupes forestières dans les terres provinciales intermunicipales (TPI), potentiellement dans le bassin versant du 7e lac.
Le président de l’Association, Jacques L. Drouin, écrit à la vice-première ministre Lise Thériault, dont voici la conclusion de la lettre :
« … Nous avons fait les représentations adéquates auprès de la MRC Matawinie et de la mairie de Chertsey. Une pétition est présentement en cours et les résidents du lac se mobilisent pour qu’une fois pour tout le bassin versant soit protégé. Une campagne de sensibilisation de l’opinion publique est en cours pour faire valoir l’inconsistance entre le discours de l’État vis à vis l’environnement et ses décisions commerciales à valeur douteuse en termes de foresterie, et aux conséquences désastreuses pour un environnement fragile.
Nous tenons aussi à vous informer que nous supportons les différents efforts de protection environnementale entrepris par la Municipalité de Chertsey, la Fédération des Lacs, la Fondation en environnement de la Matawinie, ainsi que par les associations de lacs dans la région. Nous supportons les efforts de la Municipalité de Chertsey visant à déclarer « zone protégée » 783 hectares (sur un total de 1,334 hectares) de terres publiques intra-municipales situées sur son territoire.
Nous avons confiance que le gouvernement considérera sérieusement notre demande et respectera les accords octroyés par les gouvernements antérieurs. Cela dit, sachez que les résidents du Lac Chertsey ont la ferme intention de protéger le bassin versant et que toutes les options/actions seront considérées le cas échéant.
Nous vous demandons donc officiellement d’interdire toute forme de coupe forestière dans le bassin versant du Lac Chertsey, reconnaissant ainsi ce que vos prédécesseurs, le maire de Chertsey, vos concitoyens du Lac Chertsey, et les résultats des analyses scientifiques ont clairement démontré depuis plus de 40 ans. »
Le combat s’étalera sur plusieurs mois :
- Novembre 2015, la MRC publie son projet de valorisation des TPI. On voit apparaître la possibilité de coupes forestières dans le bassin versant du 7e lac;
- Janvier 2016, mobilisation du conseil d’administration de l’Association afin de formuler un plan d’actions;
- Février 2016, le président, Jacques L. Drouin, envoie une lettre aux ministres, préfet de la MRC, députés, et au maire;
- Mars 2016, représentation massive des résidents du 7e lac lors de la consultation publique à la Municipalité;
- Plusieurs résidents déposent des mémoires auprès de la MRC
En avril 2016, une première bataille est gagnée, la MRC publie ceci :
« La MRC de Matawinie ne peut ignorer la problématique d’acceptabilité sociale qui mobilise une partie des villégiateurs de la municipalité de Chertsey dans ce dossier...C’est pourquoi la mise en œuvre de la planification forestière intégrée opérationnelle de la MRC de Matawinie est reportée. Aussi, dans les mois à venir, la MRC procédera à des inventaires écoforestiers et des caractérisations du milieu. Elle souhaite ainsi améliorer la connaissance du territoire, identifier les potentiels de développement, qu’ils soient compatibles ou non avec la foresterie, et proposer des travaux d’aménagement forestier mieux ciblés. Cet exercice sera aussi l’occasion d’établir un étroit dialogue avec les différents utilisateurs de ce territoire. »
Afin de poursuivre le combat contre les coupes forestières, Fabien Gagnon construit un réseau de sentiers pédestres dans les TPI, tout autour de la Baie du Diable.
De plus, le comité de pêche, présidé par Eric Bond, fera la preuve que notre truite grise est de nature indigène. Ceci permettra au 7e lac d’être désigné « site faunique d’intérêt ».
En 2017, nous avons obtenu une subvention de 5 000$ de La Fondation Hydro Québec en Environnement. Ceci nous permettra de développer une application mobile visant à identifier les sentiers pédestres et donner de l’information sur les espèces animales et végétales.
En février 2017 et suite à une autre mobilisation de l’Association, la Municipalité a modifié le projet de règlement 504-2017 afin de n’inclure que les « résidences isolées » et ainsi exclure tout commerces et usages récréotouristiques dans la zone RS-35, soit celle du bassin versant du Septième Lac.
En ce 16ème jour de juin 2018, notre Association fête son 125e anniversaire. De plus, notre chapelle, lieu de recueillement, de joies, de mariages et baptêmes, de rencontres communautaires et de débats animés mais constructifs, fête également son 70e anniversaire!
L’histoire de ces 125 années a démontré l’importance de demeurer vigilants et mobilisés, afin de conserver nos acquis et la qualité de notre environnement, et de permettre à la nature qui nous entoure (l’eau d’une qualité exceptionnelle, la faune et la flore) de continuer à prospérer, pour les générations à venir.
Longue vie à notre association !
Jacques L. Drouin & François Houle
Chertsey, ce 3 juillet 1993. Révision et complément, mai 2018.