Gestion de la pêche

Plan d’ensemencement et de suivi de la pêche

Depuis 2001, le comité de pêche applique un plan d’ensemencement et de suivi de la pêche qui donne de bons résultats. Ce plan, élaboré par M.Benoît Pigeon, biologiste alors résident au lac, a été reconduit de 2006 à 2010 et ensuite de 2010 à 2016.

Son contenu étant toujours pertinent et riche en informations, nous croyons important de le conserver comme référence et de l’appliquer, dans ses grandes lignes.

M. Pigeon ne résidant plus au lac, nous avons consulté, en février 2016, M. François Girard, biologiste au Ministère de la Faune et spécialiste affecté au Programme de soutien du touladi (truite grise), espèce dont les populations sont en difficulté au Québec.

Suite à l’étude de notre dossier, M. Girard a qualifié d’exceptionnels les efforts et la rigueur des différents comités d’environnement et de pêche qui se sont succédés au cours des décennies pour préserver la qualité de notre eau et la présence du touladi dans notre lac.

Pour la poursuite de nos objectifs, directement inter-reliés environnement et pêche, et considérant les caractéristiques de notre plan d’eau, M. Girard a communiqué avec le secteur forestier de son Ministère et nous sommes maintenant identifiés comme ‘’Site Faunique d’intérêt et de lac à Touladi de très forte vulnérabilité’’, ce qui nous confère un statut exigeant des mesures de protection importantes du bassin versant.

Nous demeurons en contact avec M. Girard et son Ministère qui ont toujours été très disponibles pour nous.

Plan d'ensemencement et suivi               2016 -  2020

- Poursuivre l’ensemencement printanier annuel de 1.000 truites mouchetées de 8 à 12 pouces

- Ensemencer au printemps, à tous les 2 ans, de 1.600 truites grises de plus grande taille que les années antérieures (de 4 à 6 pouces) pour augmenter le taux de survie ( +- 30% plutôt que +- 3% comme auparavant selon les spécialistes).

Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter les capsules de suivi ‘’Info-Pêche’’ qui se trouvent sur ce site web.

Nous remercions l’Association pour son soutien financier de chaque année ainsi que les nombreux résidents pour leurs contributions volontaires sans qui les ensemencements nécessaires et dispendieux ne seraient pas possibles.

Votre comité de pêche,

Eric Bond, Maxime Gariépy, Robert Lamoureux, Guy Phénix, Pierre Phénix ( Avril 2018)

Plan d'ensemencement et suivi               2001 - 2005 (reconduit en 2006 et en 2010)

Historique et importance de l’ensemencement

C’est depuis le début des années 1900 que le 7e Lac fait l’objet d’ensemencement avec trois espèces de salmonidés : la truite grise (touladi), la truite mouchetée (omble de fontaine) et la truite arc-en-ciel. Plus récemment, c’est-à-dire depuis les dix dernières années, un budget annuel de l’ordre de 1500 $ a été adopté bon an mal an pour ensemencer de la truite arc-en-ciel (début de ’90) et de la truite mouchetée (fin ’90).

Le 7e Lac est un lac qui abrite de façon naturelle de la truite mouchetée et de la truite grise. C’est un lac oligotrophe, c’est-à-dire un lac jeune, clair, limpide et ayant un très faible apport de matière nutritive qui favorise la croissance des algues. Bref, c’est un site aquatique exceptionnel dont la qualité environnementale n’a pas été trop perturbée au fil des années. C’est pour cette raison que le 7e Lac abrite encore de la grise, espèce très sensible à l’eutrophisation (le vieillissement d’un lac).

Les lacs de qualité propices au maintien de truites grises au Québec sont peu nombreux en proportion et les populations de grises sont nettement en déclin dans de nombreux lacs de toutes les régions du sud de la province. Ce n’est pas le cas au 7e en raison des efforts passés d’ensemencement et de la qualité du lac.

Ces efforts d’ensemencement doivent être poursuivis non seulement pour maintenir la qualité de la pêche au 7e, mais aussi pour préserver l’équilibre de la faune aquatique. Selon l’état actuel de nos connaissances, le 7e Lac est également peuplé d’épinoche et de meunier noir (que plusieurs nomment à tort la carpe). Or, ces espèces représentent, d’une part, du poisson-fourrage pour les gros spécimens de salmonidés et d’autre part, des prédateurs voraces pour les alevins de truites. Il est donc fortement conseillé de compenser la pêche par l’ensemencement… Sinon, il risque d’y avoir un déséquilibre proie-prédateur et le 7e pourrait devenir à la longue peu productif pour les truites et très productif pour le meunier. Ceci est d’ailleurs déjà arrivé dans le passé dans d’autres plans d’eau où la pêche fut trop intensive.

Quelles espèces devrait-on ensemencer ?

Truite arc-en-ciel
Définitivement non ! La truite arc-en-ciel n’est pas une espèce indigène au Québec. Elle fut importée des États-Unis au début du siècle pour offrir une espèce combative aux amateurs de pêche. Cependant, cette espèce de truite est directement en compétition avec nos espèces indigènes au 7e Lac pour le même bol alimentaire et elle est aussi un prédateur vorace pour les alevins de mouchetée et de grise. Heureusement, le gouvernement a toujours favorisé que les arc-en-ciel élevées pour l’ensemencement soient stériles, donc incapables de se reproduire en milieu naturel. Nous ne savons pas si les arc-en-ciel qui ont été ensemencées ici dans le passé étaient stériles, mais il ne semble pas y avoir de reproduction de cette espèce au 7e. La truite arc-en-ciel est définitivement une espèce qui ne devrait plus jamais être ensemencée au 7e pour maintenir autant l’équilibre écologique du lac que nos populations indigènes.

Truite grise
Définitivement oui ! La grise est la « reine » de nos lacs, une truite recherchée par les amateurs de pêche pour sa combativité, pour sa taille et pour ses qualités gastronomiques. Comme nous l’avons mentionné plus haut, il s’agit d’une espèce relativement peu abondante compte tenu du peu de lacs propices au maintien de ses populations. Le 7e est un site d’hébergement exceptionnel pour elle ! De plus, la grise est une espèce vulnérable et peu productive puisqu’elle a une maturité sexuelle tardive, vers l’âge de 5 ou 6 ans. C’est donc dire que nos efforts d’ensemencement actuels porteront vraiment fruits au niveau de la reproduction que dans quelques années seulement. C’est aussi pour cette raison qu’il existe une restriction de taille à la capture : les truites grises de 35 à 50 cm, mesurés de la fourche de la queue au museau, doivent être remises à l’eau. Dans cette fourchette de taille, les grises sont matures et très actives sexuellement. Nous vous suggérons très fortement de respecter ce règlement de pêche. En résumé, la truite grise devrait définitivement faire l’objet d’un effort d’ensemencement soutenu au 7e, c’est-à-dire un ensemencement répété annuellement sur un certain nombre d’années jusqu’à ce que des résultats tangibles soient observés. Les truites grises de pisciculture, comme les truites mouchetées, ne sont pas stériles.

Truite mouchetée
Ah ! La truite mouchetée ! C’est probablement le premier poisson que vous avez « ferré » dans vos belles années d’enfance et probablement l’espèce que vous avez pêchée en plus grand nombre dans votre vie ! Quel plaisir de pêcher la mouchetée… « Mordeuse », frétillante, délicieuse, même en sushi ! Pas besoin d’en dire plus pour dire aussi que la truite mouchetée devrait définitivement faire l’objet d’ensemencement au 7e ! Mais quand, combien et à quelle fréquence ? D’abord, il faut savoir que la moucheté a une maturité sexuelle hâtive, vers l’âge de 2 ans. C’est donc une espèce prolifique qui a beaucoup plus de chance de se reproduire que la grise. Mais c’est probablement l’espèce la plus pêchée actuellement au 7e, nous le présumons… Eh oui ! D’où l’importance d’avoir de justes statistiques de pêche.

Où, quand et quelle taille devrait-on ensemencer ?

Excellente question ! La réponse dépend de l’objectif poursuivi… Si l’objectif est d’offrir une qualité de pêche immédiate (communément appelé le « put and take ») sans se soucier du maintien à long terme de l’équilibre des populations de poissons, alors la réponse est d’ensemencer quelques gros spécimens au printemps : la pêche sera miraculeuse pour quelques semaines, c’est garanti ! Toutefois, si l’objectif en est un à plus long terme de façon à rétablir et maintenir l’équilibre du lac ainsi que de favoriser la reproduction naturelle des truites, alors la réponse est d’ensemencer un plus grand nombre de fretins (petits poissons de 3 à 4 pouces) à l’automne.

C’est ce dernier objectif que nous favorisons pour les 5 prochaines années, à tout le moins. L’ensemencement automnal de fretins présente deux inconvénients majeurs : la qualité de la pêche n’est pas immédiate et les poissons ensemencés sont plus sujets à la prédation compte tenu de leur petite taille. Par contre, cette pratique possède plusieurs avantages, dont les suivants :

  • Permet d’ensemencer environ trois fois plus de poissons pour le même prix compte tenu qu’ils sont de petite taille;

  • Permet d’ensemencer le lac en de nombreux endroits puisque les fretins sont livrés dans des sacs de plastique à raison de 200 truites pas sac;

  • Permet de « dynamiser » le lac et de « réveiller » les poissons déjà présents dans le lac. Des études ont en effet montré que l’ensemencement crée une toute nouvelle dynamique chez les poissons puisqu’ils doivent se « battre » pour préserver leur niche écologique, c’est-à-dire pour rétablir leur territoire et pour maintenir leur bol alimentaire. Donc, l’ensemencement de fretins permet d’obtenir des résultats positifs immédiats chez les truites déjà présentes puisqu’elles deviennent plus actives suite à l’ensemencement et permet également d’obtenir des résultats positifs à long terme au niveau de l’équilibre des populations et de la reproduction naturelle des truites;

  • Permet aux truites ensemencées de subir un moins grand stress et de s’acclimater plus facilement aux conditions environnementales du lac puisque, entre autres, l’ensemencement et les mois qui suivent sont des périodes de faible activité physiologique (i.e. eau froide).


Le plan d’ensemencement 2001-2005 et 2006-2010

À la lumière de toutes ces informations et de l’analyse que nous en avons faite, nous vous proposons le plan quinquennal d’ensemencement et de suivi de la pêche suivant :

  • Ensemencer à chaque printemps entre 500 à 1500 belles truites mouchetées de 8-12 po. selon les budgets disponibles.

  • Ensemencer à l’automne de chaque année un minimum de 1000 fretins de grise et ce, le plus tardivement possible à l’automne, soit entre la fin octobre et la mi-novembre lorsque la température de l’eau du lac est environ 7º C. Ceci permet de moins stresser les truites et de minimiser la mortalité puisque l’eau des piscicultures alimentées en eaux souterraines est justement de l’ordre de 7º C. Ceci permet également de minimiser la prédation des fretins par la faune piscivore (canards, héron, loutre, etc.).

  • Dédier, à partir du budget de l’Association, un montant annuel de l’ordre de 1000 $ pour faire l’ensemencement et procéder aussi à chaque année à une collecte volontaire afin de recueillir plus d’argent et d’atteindre nos objectifs d’ensemencement.

N’hésitez pas à nous contacter pour toute information, commentaire ou question concernant l’ensemencement ou la pêche au 7e Lac.

Enfin, nous désirons remercier toutes les personnes-ressources (biologistes de divers ministères, pisciculteurs et intervenants de l’Association des Aquiculteurs du Québec) qui nous ont fourni de l’information à ce sujet.

Votre comité pêche / ensemencement du Septième Lac.

Document rédigé par Benoit Pigeon